Noms communs : roseau commun, phragmite
Nom scientifique : Phragmites australis australis On reconnaît facilement cette grande plante graminée dans le paysage. Ce sont ses plumeaux (l’inflorescence, soit la disposition des fleurs sur la tige, puis les fruits) qui sont emblématiques de l’espèce. Les feuilles alternes sont étroites et ont la base enroulée autour des longues tiges creuses et de petits poils y sont attachés. Comme c’est une plante vivace, il ne faut pas se laisser berner par les tiges mortes en hiver; on la verra repousser à partir de ses rhizomes chaque année. Les habitats de prédilection de l’espèce sont les milieux ouverts humides et perturbés, particulièrement les sites ayant été remaniés et dont l’hydrologie a été modifiée pour l’agriculture et la construction résidentielle, industrielle ou d’infrastructures routières. Originaire de l’Europe, du Moyen-Orient et de certaines parties de l’Asie, le roseau commun est devenu une des plantes exotiques envahissantes les plus répandues dans la région. La première mention reconnue au Québec date de 1916, mais c’est dans les années 80 et 90 que de vastes colonies s’installent. Un haplotype (même espèce, mais génétiquement distinct) indigène de l’Amérique du Nord (Phragmites australis americanus) existe en plus faible proportion dans certains milieux naturels, ils sont simples à distinguer, puisqu’ils ne sont pas envahissants et n’affectionnent pas les milieux perturbés comme Phragmites australis australis. Pourquoi considère-t-on le roseau commun comme envahissant? Les Grands Lacs sont au cœur de l’invasion des roseaux européens. Sur les berges des lacs Érié, Huron et Michigan, ce sont 24 000 hectares de territoire qui sont recouverts. Une superficie énorme pour une seule espèce! Puisque la plante pousse en colonies denses et qu’elle est de grande taille, elle a tendance à étouffer le reste des espèces végétales là où elle s’installe. Sous terre, les roseaux étendent des stolons (une sorte de tige horizontale) et rhizomes qui permettent aux colonies de prendre de l’expansion et envahir de plus grandes surfaces. Les graines du roseau se déplacent en glissant sur la neige en hiver et sont aussi transportées par l’eau pour coloniser de nouveaux milieux. Il est donc préférable de ne pas utiliser le roseau commun dans vos décorations, afin d'éviter la dispersion des graines. Les milieux naturels en santé sont moins accueillants pour les envahisseurs, car ceux-ci sont habités par une multitude de plantes qui occupent l’espace et font compétition à la flore exotique qui voudrait s’installer. Dans un milieu perturbé, où la flore locale a été détruite ou endommagée, des espèces comme le roseau commun européen s’implantent facilement puisqu’ils sont adaptables et tolèrent ces conditions. En restaurant des habitats avec des plantes indigènes, on réduit les chances de voir les écosystèmes envahis par des végétaux exotiques. 📷 Vincent Laurie Source : Lavoie, C. (2019). 50 plantes envahissantes: protéger la nature et l’agriculture (Les Publications du Québec). Les commentaires sont fermés.
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