Quel beau geste que celui de planter un arbre! Ce sont parmi les plus grands organismes vivants, et ils rendent bien des services : filtration de l’eau et de l’air, refuge pour la faune, fraîcheur en été, etc. Certains d’entre eux peuvent vivre au-delà de cent ans, ça fait beaucoup de générations d’oiseaux!
Pour que le geste soit durable, des facteurs sont à considérer : le type de sol, le régime hydrique (teneur en eau du sol), les besoins en lumière, la taille à maturité (hauteur et largeur), la provenance et répartition géographique de l’espèce; l’ombre projetée à maturité, l’étendue des racines, les enjeux de sécurité et les herbivores. Ça semble compliqué? Pas de souci — on détaille tout ça ici 👇
En répondant aux questions ci-dessus et en se projetant dans l’avenir, on peut s’éviter des peines et prévoir une croissance saine, ainsi qu’une longue vie pour les végétaux que l’on plante. 📷 Vincent Laurie Noms communs : roseau commun, phragmite
Nom scientifique : Phragmites australis australis On reconnaît facilement cette grande plante graminée dans le paysage. Ce sont ses plumeaux (l’inflorescence, soit la disposition des fleurs sur la tige, puis les fruits) qui sont emblématiques de l’espèce. Les feuilles alternes sont étroites et ont la base enroulée autour des longues tiges creuses et de petits poils y sont attachés. Comme c’est une plante vivace, il ne faut pas se laisser berner par les tiges mortes en hiver; on la verra repousser à partir de ses rhizomes chaque année. Les habitats de prédilection de l’espèce sont les milieux ouverts humides et perturbés, particulièrement les sites ayant été remaniés et dont l’hydrologie a été modifiée pour l’agriculture et la construction résidentielle, industrielle ou d’infrastructures routières. Originaire de l’Europe, du Moyen-Orient et de certaines parties de l’Asie, le roseau commun est devenu une des plantes exotiques envahissantes les plus répandues dans la région. La première mention reconnue au Québec date de 1916, mais c’est dans les années 80 et 90 que de vastes colonies s’installent. Un haplotype (même espèce, mais génétiquement distinct) indigène de l’Amérique du Nord (Phragmites australis americanus) existe en plus faible proportion dans certains milieux naturels, ils sont simples à distinguer, puisqu’ils ne sont pas envahissants et n’affectionnent pas les milieux perturbés comme Phragmites australis australis. Pourquoi considère-t-on le roseau commun comme envahissant? Les Grands Lacs sont au cœur de l’invasion des roseaux européens. Sur les berges des lacs Érié, Huron et Michigan, ce sont 24 000 hectares de territoire qui sont recouverts. Une superficie énorme pour une seule espèce! Puisque la plante pousse en colonies denses et qu’elle est de grande taille, elle a tendance à étouffer le reste des espèces végétales là où elle s’installe. Sous terre, les roseaux étendent des stolons (une sorte de tige horizontale) et rhizomes qui permettent aux colonies de prendre de l’expansion et envahir de plus grandes surfaces. Les graines du roseau se déplacent en glissant sur la neige en hiver et sont aussi transportées par l’eau pour coloniser de nouveaux milieux. Il est donc préférable de ne pas utiliser le roseau commun dans vos décorations, afin d'éviter la dispersion des graines. Les milieux naturels en santé sont moins accueillants pour les envahisseurs, car ceux-ci sont habités par une multitude de plantes qui occupent l’espace et font compétition à la flore exotique qui voudrait s’installer. Dans un milieu perturbé, où la flore locale a été détruite ou endommagée, des espèces comme le roseau commun européen s’implantent facilement puisqu’ils sont adaptables et tolèrent ces conditions. En restaurant des habitats avec des plantes indigènes, on réduit les chances de voir les écosystèmes envahis par des végétaux exotiques. 📷 Vincent Laurie Source : Lavoie, C. (2019). 50 plantes envahissantes: protéger la nature et l’agriculture (Les Publications du Québec). Tourbière de Saint-Joachim-de-Shefford : l’heure est à la mise à jour du plan de conservation!26/3/2025
Notre région a la chance de comporter de précieuses tourbières qui représentent des milieux humides d’importance. En plus de constituer un habitat essentiel à de nombreuses espèces, elles contribuent notamment au contrôle des inondations et de l’érosion des sols, à la qualité de l’eau, à la recharge des nappes d’eau souterraine, et bien plus.
Retour sur les dernières années Dans la municipalité de Saint-Joachim-de-Shefford, on retrouve une tourbière d’une superficie approximative de 200 hectares qui en fait un milieu naturel de très haute valeur écologique. Elle est d’ailleurs reconnue comme étant un écosystème forestier exceptionnel selon le gouvernement du Québec, car elle abrite plusieurs espèces menacées ou vulnérables. Dernièrement, nous sommes à faire la mise à jour du plan de conservation de cette tourbière, dont le précédent plan avait été réalisé en 2017 avec la participation de l’association des Amis de la tourbière de Saint-Joachim-de-Shefford. Depuis l’élaboration de ce dernier, notons d’ailleurs que la superficie protégée a triplé, passant de 21 à 61 hectares. De plus, des actions significatives ont été entreprises pour atténuer les pressions sur cet écosystème vital :
Toutefois, huit années ont passé depuis la réalisation du précédent plan et plusieurs éléments nous portent à le réviser et à le mettre à jour :
Plusieurs étapes à venir Cette mise à jour du précédent plan vise donc son actualisation en accord avec les « standards ouverts », version 4.0; l’évaluation des progrès réalisés depuis 2017 et l’implication active des propriétaires fonciers volontaires dans la coconstruction du nouveau plan pour garantir son efficacité opérationnelle. Le tout avec l’objectif principal de nous assurer que la tourbière reste en bon état! Parmi les étapes à franchir en vue de sa réalisation :
Notre équipe a d’ailleurs entamé les travaux d’actualisation depuis quelques mois. Une fois le plan de conservation terminée, viendra l’étape de sa mise en œuvre. Celle-ci peut se concrétiser grâce à l’appui de précieux partenaires, dont les propriétaires privés, les citoyens, la municipalité et la MRC. Nous tenons également à remercier la Fondation de la Faune du Québec ainsi que Habitat Faunique Canada pour leur soutien financier dans ce projet. Habitat faunique Canada est un organisme sans but lucratif axé principalement sur la conservation des habitats fauniques. HFC investit judicieusement les fonds provenant du programme du Timbre et des lithographies sur la conservation des habitats fauniques soutenu par les chasseurs de sauvagine. Depuis 1985, HFC a investi plus de 64 millions de dollars pour appuyer plus de 1600 projets de conservation partout au Canada, ces projets ont aidé à protéger des écosystèmes importants et d’innombrables espèces sauvages. Pour en savoir plus, veuillez visiter le site : www.whc.org/fr. |
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